Livre analysé
Références
Stoffel (Jean‐François), Compte rendu de G. Holton, « Science en gloire, science en procès », in Revue des questions scientifiques, vol. 171, 2000, n°3, pp. 281 – 282.
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Gerald Holton
Science en gloire, science en procès
Entre Einstein et aujourd’hui
Holton (Gerald), Science en gloire, science en procès : entre Einstein et aujourd’hui / traduit de l’anglais par Abi Gezunt. – [Paris] : Éditions Gallimard, 1998. – 288 p. – (Bibliothèque des sciences humaines).
Cette traduction française de Einstein, history, and other passions. The rebellion against science at the end of the twentieth century (1996) comprend neuf études qui se basent sur des publications ou des conférences effectuées entre 1973 et 1994. Toutes révisées pour la présente édition, elles se répartissent en deux parties qui se veulent complémentaires. La première entend s’interroger sur la place qu’occupe la science dans notre culture, et en particulier sur ce mouvement de remise en question de l’entreprise scientifique qui, principalement aux États‐Unis, émerge au moment même où le progrès scientifique apparaît comme le plus manifeste. En première approximation, ce mouvement pourrait rappeler cette « faillite de la science » qui, il y a juste cent ans, avait également accompagné la fin d’un siècle. Toutefois il ne s’agit pas, cette fois, d’une mise en garde émanant des meilleurs représentants de la recherche scientifique, mais d’une attaque venant de personnes tout à fait étrangères à celle‐ci. Fort de ce (douloureux) constat, la seconde partie, intitulée À l’école d’Einstein, se propose d’examiner ce qu’il en est effectivement des pouvoirs et des limites de la science à la lueur de la figure et de l’œuvre d’Einstein que l’auteur connaît particulièrement bien.
L’ouvrage s’ouvre donc par un diagnostic très instructif portant sur La place de la science à la « fin de l’ère moderne » (chap. I) et par une typologie des différentes images de la science qui se rencontrent dans le public (chap. II). Mais face à cette « science en procès », les chapitres qui suivent, s’ils évoquent bien une « science en gloire », ne réussissent pas totalement à fournir une réponse adaptée, si ce n’est — et c’est déjà important — en donnant à voir ce qu’est vraiment l’entreprise scientifique. Ainsi sont étudiés l’histoire de l’évolution de la confiance des scientifiques dans leurs propres découvertes (chap. III) et le rôle fécond de l’imagination dans la science (chap. IV), avant que cette première partie ne se termine par un intéressant article de méthodologie historique s’attachant à relever tout ce à quoi l’historien doit être attentif lorsqu’il étudie un événement scientifique.
La seconde partie, consacrée exclusivement à Einstein, aborde, un peu rapidement sans doute, son influence sur la culture de notre époque (chap. VI) et, plus en détail, les relations sentimentales nouées entre Albert et Mileva… (chap. VIII). Mentionnons plutôt Qu’est-ce au juste que penser ? (chap. IX) et Einstein et le but de la science (chap. VII), étude plus construite manifestant, à côté du rationnel et de l’empirique, l’importance des présupposés fondamentaux propres aux scientifiques.
L’auteur ayant fourni un réel effort pour revoir et harmoniser ses textes, cet ouvrage est plus qu’un simple recueil d’articles ; moins qu’une monographie, il donne cependant à lire — ou à relire — quelques articles importants.
L’ouvrage s’ouvre donc par un diagnostic très instructif portant sur La place de la science à la « fin de l’ère moderne » (chap. I) et par une typologie des différentes images de la science qui se rencontrent dans le public (chap. II). Mais face à cette « science en procès », les chapitres qui suivent, s’ils évoquent bien une « science en gloire », ne réussissent pas totalement à fournir une réponse adaptée, si ce n’est — et c’est déjà important — en donnant à voir ce qu’est vraiment l’entreprise scientifique. Ainsi sont étudiés l’histoire de l’évolution de la confiance des scientifiques dans leurs propres découvertes (chap. III) et le rôle fécond de l’imagination dans la science (chap. IV), avant que cette première partie ne se termine par un intéressant article de méthodologie historique s’attachant à relever tout ce à quoi l’historien doit être attentif lorsqu’il étudie un événement scientifique.
La seconde partie, consacrée exclusivement à Einstein, aborde, un peu rapidement sans doute, son influence sur la culture de notre époque (chap. VI) et, plus en détail, les relations sentimentales nouées entre Albert et Mileva… (chap. VIII). Mentionnons plutôt Qu’est-ce au juste que penser ? (chap. IX) et Einstein et le but de la science (chap. VII), étude plus construite manifestant, à côté du rationnel et de l’empirique, l’importance des présupposés fondamentaux propres aux scientifiques.
L’auteur ayant fourni un réel effort pour revoir et harmoniser ses textes, cet ouvrage est plus qu’un simple recueil d’articles ; moins qu’une monographie, il donne cependant à lire — ou à relire — quelques articles importants.
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