Livre ana­ly­sé

Réfé­rences

Stof­fel (Jean‐François), Compte ren­du de A. Bren­ner (édit.), « Les textes fon­da­teurs de l’épistémologie fran­çaise : Duhem, Poin­ca­ré, Brun­sch­vicg et autres phi­lo­sophes », in Revue des ques­tions scien­ti­fiques, vol. 188, 2017, n°2, pp. 209 – 210.

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Textes choisis et présentés par Anastasios Brenner

Les textes fondateurs de l’épistémologie française

Duhem, Poincaré, Brunschvicg et autres philosophes

Les textes fon­da­teurs de l’épistémologie fran­çaise : Duhem, Poin­ca­ré, Brun­sch­vicg et autres phi­lo­sophes / textes choi­sis et pré­sen­tés par Anas­ta­sios Bren­ner. – Paris : Her­mann édi­teurs, 2015. – 293 p. – (Her­mann philosophie).

Par ses mono­gra­phies sur Duhem : science, réa­li­té et appa­rence (Vrin, 1990) et, plus encore, sur Les ori­gines fran­çaises de la phi­lo­so­phie des sciences (PUF, 2003), A. Bren­ner était bien pla­cé pour consti­tuer le pré­sent recueil de textes. Consta­tant qu’H. Poin­ca­ré, P. Duhem et même É. Meyer­son sont doré­na­vant bien tra­vaillés, il a sou­hai­té atti­rer l’attention sur ceux qui furent leurs inter­lo­cu­teurs. Son entre­prise de recon­si­dé­ra­tion se situe dans un contexte his­to­rio­gra­phique bien par­ti­cu­lier : d’une part, celui de l’émergence d’une his­toire de la phi­lo­so­phie des sciences, mais qui ne prête pas encore suf­fi­sam­ment atten­tion à la tra­di­tion fran­çaise et, d’autre part, celui d’un renou­vel­le­ment de cette épis­té­mo­lo­gie his­to­rique que l’on fait tra­di­tion­nel­le­ment com­men­cer avec G. Bache­lard, mais que l’auteur — du moins si l’on en croit le titre de son recueil — pré­fère faire débu­ter au tour­nant des XIXe et XXe siècles. On note­ra à ce pro­pos que la recherche la plus récente tend à recu­ler encore davan­tage cette chro­no­lo­gie au pro­fit des années 1860 (cf. St. Bor­do­ni, When His­to­rio­gra­phy Met Epis­te­mo­lo­gy : Sophis­ti­ca­ted his­to­ries and phi­lo­so­phies of science in French‐speaking coun­tries in the second half of the nine­teenth cen­tu­ry, Brill, 2017). Il n’est donc pas assu­ré que nous soyons, ici, véri­ta­ble­ment en pré­sence des « textes fon­da­teurs » de ce qu’il est conve­nu d’appeler l’« épis­té­mo­lo­gie fran­çaise », même si le terme « épis­té­mo­lo­gie » appa­raît effec­ti­ve­ment, dans la langue fran­çaise, durant l’époque consi­dé­rée par A. Bren­ner. Quoi qu’il en soit, voi­ci un recueil de dix textes, publiés entre 1891 et 1911, qui sont signés — outre les trois auteurs déjà men­tion­nés (à savoir H. Poin­ca­ré, « Les géo­mé­tries non eucli­diennes » ; P. Duhem, « Quelques réflexions au sujet de la phy­sique expé­ri­men­tale » et É. Meyer­son, « La science et le réa­lisme naïf ») — par G. Mil­haud (« La science ration­nelle »), Éd. Le Roy (« La science posi­tive et les phi­lo­so­phies de la liber­té »), P. Tan­ne­ry (« Gali­lée et les prin­cipes de la dyna­mique »), L. Cou­tu­rat (« La logique et la phi­lo­so­phie contem­po­raine »), A. Rey (« Vers le posi­ti­visme abso­lu »), L. Brun­sch­vicg (« La notion moderne de l’intuition et la phi­lo­so­phie des mathé­ma­tiques ») et enfin É. Bou­troux (« Du rap­port de la phi­lo­so­phie aux sciences »). Comme le laisse entendre la simple énu­mé­ra­tion de ces titres, il est dif­fi­cile d’identifier un cer­tain nombre de points com­muns qui jus­ti­fie­rait le regrou­pe­ment de ces textes sous une éti­quette com­mune, si ce n’est la volon­té de leurs auteurs d’associer inti­me­ment, dans leurs réflexions, sciences et phi­lo­so­phie, sciences et his­toire, ou même science, phi­lo­so­phie et his­toire. Chaque texte est évi­dem­ment pré­cé­dé d’une courte pré­sen­ta­tion de son auteur sui­vie d’une mise en pers­pec­tive de son conte­nu. Sou­li­gnons enfin la plus‐value que consti­tue l’ajout, par l’éditeur, de notes suc­cinctes aux textes réédités.