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Réfé­rences

Stof­fel (Jean‐François), Compte ren­du de J. Rousse‐Lacordaire, « Une contro­verse sur la magie et la kab­bale à la Renais­sance », in Nou­velle revue théo­lo­gique, vol. 136, 2014, n°3, p. 498. 

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Jérôme Rousse‐Lacordaire

Une controverse sur la magie et la kabbale à la Renaissance

Rousse‐Lacordaire (Jérôme), Une contro­verse sur la magie et la kab­bale à la Renais­sance. – Genève : Librai­rie Droz, 2010. – 389 p. – (Tra­vaux d’Humanisme et Renais­sance ; 965).

En réponse aux Conclu­siones (1486) et à l’Apo­lo­gia (1487) de Jean Pic de la Miran­dole, l’évêque Pedro Gar­sia fit paraître ses Deter­mi­na­tiones magis­trales (1489). Il était l’un des membres de la com­mis­sion romaine qui, char­gée par Inno­cent VIII d’apprécier l’orthodoxie des Conclu­siones, condam­na treize d’entre elles (1487), avant que le Pape ne fasse de même pour l’ensemble des Conclu­siones et ne charge, semble‐t‐il, Pedro Gar­sia de rédi­ger ses Deter­mi­na­tiones contre cer­taines d’entre elles. En spé­cia­liste des rap­ports entre éso­té­risme et chris­tia­nisme, le rédac­teur du « Bul­le­tin d’histoire des éso­té­rismes » de la Revue des sciences phi­lo­so­phiques et théo­lo­giques nous offre ici l’édition et la tra­duc­tion anno­tée de la onzième déter­mi­na­tion de Gar­sia rela­tive à la neu­vième thèse magique pichienne, laquelle s’énonce : « Il n’est pas de science qui nous assure davan­tage de la divi­ni­té du Christ que la magie et la kab­bale » (p. 97). La réfu­ta­tion de cette thèse, jugée héré­tique par la Com­mis­sion moins pour son carac­tère magique ou éso­té­rique qu’en rai­son de son « appli­ca­tion de sciences humaines [i. e. la magie et la kab­bale] à la démons­tra­tion de la divi­ni­té du Christ » (p. 11), fut visi­ble­ment une affaire impor­tante pour Gar­sia : à elle seule, elle repré­sente un tiers du volume de ses Deter­mi­na­tiones. En ren­dant ce texte maté­riel­le­ment et intel­lec­tuel­le­ment acces­sible, J. Rousse‐Lacordaire nous offre, au risque de for­cer le trait, un « dia­logue de sourds » entre deux contem­po­rains qui vivent dans des uni­vers men­taux dif­fé­rents, mais qui pré­sente, par ce fait même, le grand inté­rêt de témoi­gner d’une époque char­nière : celle de la révo­lu­tion théur­gique, de la spé­ci­fi­ca­tion de la magie renais­sante et de la nou­veau­té de la kab­bale chrétienne.