Livre ana­ly­sé

Réfé­rences

Stof­fel (Jean‐François), Compte ren­du de E. Palaz­zo, « L’invention chré­tienne des cinq sens dans la litur­gie et l’art au Moyen Âge », in Nou­velle revue théo­lo­gique, vol. 140, 2018, n°2, p. 331. 

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Éric Palazzo

L’invention chrétienne des cinq sens dans la liturgie et l’art au Moyen Âge

Palaz­zo (Éric), L’invention chré­tienne des cinq sens dans la litur­gie et l’art au Moyen Âge. – Paris : Les édi­tions du Cerf, 2014. – 503 p.

His­to­rien fran­çais spé­cia­li­sé dans l’histoire de la litur­gie du moyen‐âge, l’A. se pro­pose de mon­trer de quelle manière les cinq sens étaient acti­vés au cours de la litur­gie, d’examiner la place du corps dans la concep­tion chré­tienne de l’Homme, et d’approfondir l’analyse du pro­ces­sus d’invention chré­tienne des cinq sens. Fai­sons ici remar­quer que le terme « inven­tion », dont la pré­sence en titre est un peu éton­nante, ne doit évi­dem­ment pas être pris dans son sens pre­mier : ce serait faire croire que le chris­tia­nisme a atten­du l’époque médié­vale pour assu­mer plei­ne­ment la cor­po­réi­té, alors qu’il a, en tant que reli­gion incar­née, plei­ne­ment pris en compte tous les aspects du corps dès son origine.

Se réfé­rant à un large éven­tail d’œuvres d’art décrites et ana­ly­sées méti­cu­leu­se­ment, sou­cieux de l’historiographie de son sujet, se confron­tant aux thèses avan­cées par la lit­té­ra­ture secon­daire, l’ouvrage se sub­di­vise en quatre par­ties. La pre­mière immerge le lec­teur dans la théo­lo­gie chré­tienne : basé sur un vaste cor­pus biblique rela­tif au domaine sen­so­riel et étu­diant l’évolution de la théo­lo­gie des cinq sens, il débouche sur le concept qui ser­vi­ra de fil conduc­teur tout au long de cette enquête, à savoir celui de synes­thé­sie. La deuxième traite de divers sujets liés à la litur­gie tels que l’entrée dans l’église par les sens, le rôle du vête­ment litur­gique, ou encore l’activation, lors de la messe, des sens par le livre ou par les chants. La troi­sième par­tie s’intéresse au visible et à l’invisible, en étu­diant notam­ment le texte du canon et ses illus­tra­tions, avant d’analyser ce qui était annon­cé : l’activation de la synes­thé­sie dans la litur­gie de la messe. Enfin, deux pra­tiques spé­ci­fiques sont exa­mi­nées selon le point de vue rete­nu, à savoir les rites dévo­tion­nels et baptismaux.

S’adressant essen­tiel­le­ment à des his­to­riens et à des his­to­riens de l’art inté­res­sés par la thé­ma­tique des cinq sens, cet ouvrage se ter­mine par une conclu­sion qui ne reflète peut‐être pas suf­fi­sam­ment toute la richesse du che­min qu’il nous a per­mis de parcourir. 

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