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Pierre‐Noël Mayaud
La condamnation des livres coperniciens et sa révocation à la lumière de documents inédits des Congrégations de l’Index et de l’Inquisition
Mayaud (Pierre‐Noël), La condamnation des livres coperniciens et sa révocation à la lumière de documents inédits des Congrégations de l’Index et de l’Inquisition. – Roma : Editrice Pontificia Università Gregoriana, 1997. – vii, 352 p. – (Miscellanea historiae pontificiae ; 64). – Index.
Dans la première partie consacrée à « la mise à l’Index », le Père Mayaud, après avoir rappelé l’origine de l’Index (I‑12) et après avoir exposé le fonctionnement de la Congrégation de l’Index avant 1616 (I‑2) et à l’époque de la mise à l’index des livres coperniciens (I‑3), entre alors dans le vif du sujet (I‑4) en étudiant non seulement le décret du 5 mars 1616 — qui prohibe l’ouvrage du Père carme Paul Antoine Foscarini et suspend jusqu’à ce qu’ils soient corrigés ceux de Nicolas Copernic et de Diego de Zúñiga et qui, plus généralement, condamne tous les livres enseignant la mobilité de la Terre et l’immobilité du Soleil (Libri omnes docentes) — et celui du 15 mai 1620 — qui opère l’emendatio précédemment exigée du De revolutionibus —, mais aussi le décret de 1619 qui, entre‐temps, prohibe de manière injustifiée l’Epitome astronomiæ Copernicanæ de Jean Kepler3. Son principal apport consiste ici, comme tout au long de l’ouvrage, dans la prise en compte des comptes rendus des séances de la Congrégation qui, jusqu’ici, étaient restés inédits.
Il en ressort que c’est à la demande expresse du Pape que la Congrégation s’est penchée sur la prohibition des livres coperniciens au cours d’une séance, fait exceptionnel, consacrée à cette seule question. C’est encore à la demande du Souverain Pontife que d’autres livres, sans lien avec la question copernicienne, seront inclus dans le même décret. Qui plus est, commente avec beaucoup de plausibilité le Père Mayaud, « ces livres dont le Pape a demandé hors séance qu’ils fussent ajoutés sont paradoxalement traités en premier. Tout se passe comme si l’on n’avait pas voulu donner une importance excessive à la prohibition des livres coperniciens en en faisant l’objet unique d’un Décret » (p. 49). Mais il est encore une autre caractéristique qui distingue en réalité ce décret : l’explicitation tout à fait inhabituelle du motif de cette mise à l’Index. Aussi « la demande expresse du Pape de joindre quelques autres livres aux ouvrages coperniciens pouvait avoir pour but d’atténuer ce qui était une mesure absolument exceptionnelle parce qu’elle concernait une prise de position vis à vis d’une réalité naturelle, à savoir ce qu’était le système du monde. Mais le fait que l’on se soit senti contraint en quelque sorte d’en donner la justification, à savoir l’opposition à l’Écriture, a conduit à un type de document lui‐même exceptionnel et par sa structure en deux parties et par l’exposition du motif, et on peut se demander si, en fait, le but recherché a été atteint » (p. 54).
Concernant le processus de correction du De revolutionibus qui conduira au décret de 1620, le Père Mayaud publie entre autres (pp. 71 – 72) le rapport qu’avait préparé à cette fin Ingoli. Celui‐ci s’articule en trois temps : 1) l’ouvrage de Copernic doit être conservé, car il est remplit d’observations — ce qui est pour le moins erroné — et nous avons besoin de ces observations pour l’établissement du calendrier ; 2) l’émendation ne peut être faite en posant l’immobilité de la Terre, car si on supprime ce principe, cette émendation ne serait plus une correction, mais une destruction totale de l’ouvrage de Copernic — observation très juste — ; 3) il faut donc choisir une voie moyenne en corrigeant seulement les passages où l’astronome semble parler du mouvement de la Terre non pas hypothétiquement, mais selon la réalité et ce faisant, on ne portera préjudice ni à la vérité ni à l’Écriture, car la méthode de l’astronomie est « d’utiliser des principes faux pour sauver les apparences » (!). Ce texte aurait peut‐être mérité davantage de commentaires, surtout en ce qui concerne la justification méthodologique que donne Ingoli à la fin de sa troisième remarque. En revanche, le Père Mayaud montre bien à quel point la correction, çà et là, de quelques passages manifestement trop réalistes ne pouvait suffire à cacher l’ambition profondément réaliste de l’ensemble du De revolutionibus. En ce sens, comme le pressentait Ingoli, l’emendatio requise, à moins de virer vers la destruction totale, était véritablement tout bonnement impossible.
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La deuxième partie, consacrée à « la période intermédiaire », s’ouvre par l’étude — somme toute assez accessoire — d’un cas particulier de retrait de l’Index : celui de Campanella (II‑1). Il s’agit ici pour l’A. d’examiner le mode selon lequel s’opère un tel retrait, en l’occurrence la suppression pure et simple sans aucune mention explicite du fait. Cette manière de procéder n’est évidemment pas très satisfaisante, car elle introduit une disparité entre la publicité de la condamnation et la discrétion de son retrait, mais visiblement Rome n’avait pas trouvé d’autres solutions. Du reste, comme nous le verrons dans la troisième partie, les auteurs qui ont bénéficié d’un tel retrait « silencieux » seraient bien mal inspiré de se plaindre lorsque l’on sait que les auteurs nommément visés par le décret de 1616 devront attendre près de 80 ans entre la prise de décision de ce retrait… et sa réalisation ! L’A. examine ensuite rapidement d’autres mises à l’index de livres coperniciens (II‑2), dont le Dialogo de Galilée qui, ayant été publié avec un double imprimatur, devait de ce fait être frappé par une prohibition spécifique. Cette deuxième partie, un peu disparate, se termine par l’étude détaillée du dossier de la Congrégation relatif à l’édition, en 1744, du Dialogo (II‑3). Interrogés sur la possibilité de l’insérer dans l’édition des Œuvres complètes de Galilée en préparation à Padoue, « les Consulteurs ont considéré que l’autorisation allait de soi, faisant entièrement confiance aux propositions des imprimeurs et ne donnant aucune consigne supplémentaire » (p. 134). Toutefois le dossier connaîtra plusieurs rebondissements successifs. En effet, le Dialogo avait été associé précédemment à des textes, non galiléens, témoignant d’une « conciliation » possible entre la thèse copernicienne et l’Écriture. Pour remplacer ces textes annexes, on (l’A. suggère qu’il peut s’agir d’Ambrogi) mit à la place la Dissertation sur le système du monde des Anciens Hébreux du P. Calmet, sans s’apercevoir que certaines lignes de ce texte renversaient en fait la perspective générale qui se présentait comme un exposé magistral de la cosmologie biblique dans une optique géocentrique. L’éditeur des Œuvres complètes de Galilée fut donc ravi de se voir « imposé » un texte en réalité analogue à ceux qu’on voulait rejeter, et pour mieux le faire voir, il aurait, typographiquement, associer étroitement la Dissertation et le Dialogo, qui vont dans le même sens, et séparé, par une pagination différente, la sentence et l’abjuration galiléennes, comme si elles étaient étrangères au corps véritable de l’ouvrage (pp. 152 – 153) ! Par delà cette singulière méprise, il ressort sans surprise de ce dossier que 1744 n’est plus ni 1616 ni 1633 : « il y a », commente le Père Mayaud, « le paradoxe de ces trois feux verts successifs de la part de Rome, dont le troisième manifeste peut‐être […] une certaine impatience, comme si l’affaire avait trop duré du point de vue romain ! On a presque l’impression que tout ceci, finalement, n’avait pas grande importance au niveau des décideurs, les Cardinaux, et que suffisait l’insertion de la sentence et de l’abjuration » (p. 161).
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Avec la troisième partie de cette étude, nous retrouvons un moment capital de cette histoire, en l’occurrence « le retrait de l’Index ». Dans un chapitre qui dénote de part la pauvreté de son argumentation, l’A. commence par évoquer deux protagonistes possibles du retrait (III‑1) : Boscovich étant rapidement écarté, il en vient au pape Benoît XIV qui sera, selon lui, « le principal protagoniste » (p.173) de ce retrait. Après un chapitre — justifié cette fois même du point de vue des livres coperniciens — sur la vie de la Congrégation et la tenue des archives à l’époque du retrait (III‑2), l’A. se tourne vers le retrait lui‐même (III‑3). Une surprise de taille nous y attend, par rapport à laquelle « l’épisode Calmet » paraît bien anodin. Lors de la séance particulière du 16 avril 1757 — et c’est le seul texte relatif à cette question que l’A. a pu retrouver dans les archives —, il est décidé : « Ceci ayant été traité avec Notre Seigneur le Très Saint [Père], que soit omis le décret par lequel sont prohibés tous les Livres enseignant l’immobilité du soleil et la mobilité de la terre » (p. 197). Toutefois si, du décret de 1616, la condamnation générique de tous les livres enseignant la mobilité de la Terre et l’immobilité du Soleil (Libri omnes docentes) sera bel et bien retirée de l’Index de 1758, les condamnations spécifiques de Copernic, Foscarini et Diego de Zúñiga, et celles, plus tardives, de Kepler et de Galilée, seront conservées, alors que, par identité de raison, leur suppression devait aller de pair avec celle du décret qui les avait condamné ! Il faudra près de 80 ans, et de nouvelles péripéties, pour corriger cet oubli qui réduit le retrait de 1757 à un retrait « partiel » et qui témoigne, selon l’expression du Père Mayaud lui‐même, d’«illogisme » (p. 189). Il est vrai qu’à cette époque, la Congrégation était noyée dans les problèmes liés à la refonte de l’Index, tels la question de savoir s’il fallait ou non marquer d’un astérisque les livres défendus sous peine d’excommunication réservée
Le décret portant la condamnation de 1616 nous avait paru exceptionnel ; le décret portant sa supression ne l’est donc pas moins : apparition inattendue lors de questions ponctuelles liées à la refonte de l’Index et menées lors d’une simple séance particulière, absence de tout document faisant état d’un examen préalable de la question, incapacité à comprendre que le retrait du décret condamnant tous les livres coperniciens incluait conséquemment le retrait des livres coperniciens nommément prohibés… Pour rendre compte de ces particularités, le Père Mayaud a développé la thèse suivante :
« En l’absence de toute autre indication, et puisque Boscovich semble bien s’enfermer tout au long des années 1750 dans sa tentative de conciliation entre l’immobilité de la Terre et le système newtonien, nous aurions tendance à penser, à partir des faits ci‐dessus et malgré toute la fragilité de la reconstruction, que le retrait de 1757 proviendrait d’une initiative propre de Benoît XIV, et qu’elle aurait été suscitée non pas par une demande émanant des milieux romains proches mais plutôt par l’article de d’Alembert dans l’Encyclopédie. […] Nous pouvons dire que l’aspect désespérément lacunaire des documents que nous devrons analyser concernant le retrait irait bien dans le sens de l’hypothèse dont nous venons d’exposer les éléments ; il apparaîtra en effet que la décision a été prise au niveau le plus élevé et n’a pas permis à des oppositions de se développer, qui auraient laissé leurs traces dans un dossier d’une ampleur analogue à celle des dossiers de l’édition du Dialogo en 1744 ou de l’affaire Settele » (p. 178, nous soulignons).
Il est vrai que le texte affirme que la question a été traitée avec le Souverain Pontife, cependant nous devons avouer que nous n’avons pas été convaincu par cette interprétation. Tentons de résumer son raisonnement et son argumentation. Après nous avoir préparé le terrain en affirmant que Benoît XIV est un pape ouvert aux sciences ainsi qu’à une « saine et moderne philosophie » (III‑1), portant une attention spéciale à la Congrégation et soucieux de réparer ce qui lui semblait avoir été injuste dans des prohibitions antérieures (III‑2), l’A. émet l’hypothèse d’une intervention directe de Benoît XIV qui, non susceptible de discussion, expliquerait l’absence de tout documents. Cette lecture trouve cependant dans l’oubli de retirer les livres nommément prohibés une difficulté, car comment imaginer qu’une demande expresse du Pape ait été traitée avec une telle légèreté, ou pire, que le Pape lui‐même ne se soit pas aperçu d’une telle inconséquence ? Pour l’A., Benoît XIV aura bien sûr demandé un retrait total, mais absorbé par la question des prohibitions génériques, Ricchini n’aura retenu que la partie générique de sa demande, oubliant les condamnations spécifiques, et comme Benoît XIV mourra avant que ne paraisse l’Index, il ne pourra jamais s’apercevoir de cette erreur, qui, en tant que manque patent de communication de l’information, peut également résulter de cette intervention papale menée hors des circuits habituels de la Congrégation.
L’interprétation du Père Mayaud revient en quelque sorte à rendre « responsable » le Souverain Pontife de tous ces dysfonctionnements, qui, sinon, témoigneraient d’une légèreté à peine croyable. Mais la question suivante n’a peut‐être pas été assez examinée : pour retirer l’article Libri omnes docentes fallait‐il, encore en 1757, une intervention expresse du Pape ? Lors de l’édition du Dialogo, une dizaine d’années plutôt, n’a‑t-on pas eu le sentiment que les Cardinaux se désintéressaient de cette question ? Et le chapitre suivant (III‑4), dans lequel l’A. étudie précisément les effets de ce retrait partiel, ne nous donne‐t‐il pas également l’impression que ce retrait, d’ailleurs très rarement mentionné, est resté sans véritables conséquences : le malencontreux maintien à l’Index des livres nommément prohibés n’empêchera pas les coperniciens de se déclarer copernicien, pas plus que le retrait du Libri omnes docentes ne contraindra les anti‐coperniciens à changer d’opinion. Ce retrait, qui passera inaperçu et qui n’intéressait plus grand monde car la question était résolue depuis longtemps, nécessitait‐il donc vraiment un protagoniste de l’envergure de Benoît XIV ? N’est-ce pas plutôt la considération du cas des articles génériques menée lors de la refonte de l’Index qui a été l’occasion de « se souvenir » du Libri omnes docentes et donc de le supprimer, certes avec l’autorisation papale, mais sans cependant y prêter suffisamment d’attention que pour s’apercevoir de toutes les conséquences de cette suppression ? En l’absence de documents plus probants, la question ne peut être résolue.
Le caractère lacunaire du décret de 1757 provoquera cependant, en 1820 – 1823, l’affaire Settele (III‑5) : celui‐ci, demandant si l’on pouvait parler ouvertement du mouvement de la Terre, se verra opposé le refus farouche (et parfaitement isolé) d’Anfossi, Maître du Sacré Palais, qui maintiendra sa position en dépit de l’accord de la Congrégation et du Souverain Pontife ! C’est à cette occasion qu’on prendra conscience de l’inconséquence qui résultait du retrait du Libri omnes docentes et du maintien des cinq livres coperniciens nommément prohibés dans l’Index. S’ouvre alors un débat intéressant sur l’exacte signification des décrets de 1616 et de 1757, sur leur caractère réformable, et sur la difficulté d’effectuer un retrait aussi tardif des livres coperniciens… sans être la risée du Siècle et sans donner l’impression d’un désaveu des décisions antérieures. L’A. souligne magistralement (p. 259) en quoi les décrets de 1820 et 1822 résultant de cette affaire opèrent à leur tour une lecture restrictive de la décision de retirer le Libri omnes docentes. C’est finalement en 1835 (III‑6), et une nouvelle fois de manière on ne peut plus abrupte, que le retrait complet sera réalisé.
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Dans la quatrième partie intitulée « après le retrait », le Père Mayaud étudie la réception du retrait définitif de 1835 (IV‑1) ; trace les effets de la réforme de Léon XIII et l’histoire de la suppression ultérieure de l’Index (IV‑2) ; avant de clore son étude par quelques appendices sur l’histoire de l’imprimatur, sur les raisons de l’importance prise par l’Écriture dans ces questions — une thématique fondamentale qui se trouve bizarrement rejetée dans un appendice —, et sur des documents complémentaires.
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En réalité, ce sont presque trois études qui parcourent cet ouvrage : une histoire de la Congrégation de l’Index (I‑1 – 2‑3 ; II‑1 ; III‑2 ; IV‑2) ; une histoire de la condamnation et de la révocation des livres coperniciens (essentiellement I‑4 ; III‑1 ; III‑3 ; III‑6 et, de manière plus secondaire, II‑2 – 3 ; III‑5) ; et enfin une histoire de la réception de ces condamnations et révocations (I‑5 ; III‑4 ; IV‑1).
En ce qui concerne la première, l’impression qui s’en dégage — et que confirme d’ailleurs la seconde — est que la Congrégation de l’Index est décidément une institution par trop humaine : même dans une matière aussi importante que la mise à l’Index d’un auteur ou que sa suppression, les avatars en tous genres sont de rigueur. Ainsi le Père Mayaud — et nous n’oserons pas faire davantage que de reprendre ces termes — souligne par exemple que « les péripéties concernant la prohibition des ouvrages de Campanella sont assez remarquables » et qu’elles nous révèlent « des aspects tout à fait singuliers du fonctionnement de la Congrégation » (p. 91), tandis que l’exécution de leur retrait présente, lui aussi, des « aléas complexes » (p. 103) ; reconnaît notamment que « la promulgation des prohibitions décrétées n’était pas faite de manière systématique et ordonnée » (p. 107), tant et si bien que le Progymnasmatum de Philippe Lansberge pourra passer entre les mailles du filet puisque, condamné, cette décision ne sera pourtant jamais promulguée (pp. 109 – 110) ; est bien obligé de noter qu’en 1765 le Préfet de la Congrégation de l’Index ignorait les conséquences du retrait de 1757…
Quant aux grandes étapes de la condamnation et de la révocation des livres coperniciens, c’est un dossier bien étrange qui s’offre à nous, où les décisions les plus importantes tombent de manière abruptes. Qu’il faille y voir une intervention directe du Pape, est quasi certain pour le décret de 1616, mais pour le reste, cette manière de procéder ne reflète‐t‐elle pas surtout l’embarras causé par ce dossier ? De ce point de vue, la présente étude se révèle en définitive assez décevante. Mais il serait tout à fait injuste d’en faire grief à son auteur : l’historien est ici tributaire de ces archives et, comme le reconnaît le Père Mayaud (p. 275), celles‐ci se sont révélées très loquaces pour deux épisodes secondaires — l’édition de 1744 du Dialogo et l’affaire Settele — et fort peu prolixes lors des moments forts de l’affaire copernicienne.
Le Père Mayaud a été chargé d’une étude : il l’a menée avec un zèle, une minutie et une érudition incomparables, brassant une masse d’archives inimaginable, faisant preuve d’une indépendance d’esprit qui honore l’Institution qui lui a demandé cette travail, mais au final l’histoire qu’il nous relate est moins belle et peut‐être même moins intéressante que nous ne l’espérions. Qu’y peut‐il ? L’historien raconte l’histoire, il ne l’écrit pas !
1. Lettre inédite de la correspondance d’Antonio Favaro conservée à la Domus Galilaeana de Pise (n°8794).
2. Comme la numérotation des chapitres recommence à chaque partie, nous faisons précéder le numéro du chapitre par l’indication, en caractères romains, de la partie à laquelle il appartient.
3. En tant qu’ouvrage copernicien, une mise à l’Index spécifique de l’Epitome n’était pas requise, puisqu’il se trouvait d’office condamné par le Liber omnes docentes. Mais trompé par la présence du terme « anima », Ingoli crut erronément y decelé l’erreur visée par le cinquième Concile général de Constantinople et selon laquelle les corps célestes sont animés par une âme et une intelligence, d’où cette condamnation spécifique (cf. p. 68).
4. Nous n’ironisons pas : tel est bien le sujet du paragraphe qui suit immédiatement celui faisant état de la décision de retrait que nous venons de citer.
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